Michel Handschumacher Photographie

© Michel Handschumacher

"TRACES D'EXISTENCES - Le temps n'efface pas les erreurs" Musique Bruno FLEUTELOT / Photographe Michel HANDSCHUMACHER

Dans ce travail développé avec le photographe Michel Handschumacher, le musicien / compositeur Bruno Fleutelot s'interroge sur le lien entre l'image fixe, l'espace et le son.

Les photos prises au camp de Rivesaltes, situé dans le Roussillon, sont un hommage à l'ensemble des gens qui y ont été internés au cours du XXème siècle du fait de leurs origines, religions, opinions politiques ou simplement parce qu'ils ont été obligé de s'exiler pour survivre . La série photographique s’inscrit aussi dans l’actualité récente car en déambulant à Rivesaltes on ne peut s'empêcher de penser à la création des centres de rétention pour étrangers, seul avenir (ou presque) proposé aux populations en exil, aux discriminations que subissent certaines catégories de personnes et à la montée des extrémismes en Europe. Il est bon de rappeler que jusqu'en 2007 se trouvait un centre de rétention sur le site même du camp. Chaque photo amène le spectateur à réfléchir à la signification de ces murs qui rappellent que des personnes ont été internées sur ce site.

Qu’a-t-on retenu des événements passés ? Les politiques actuelles ne reproduisent-elles pas les mêmes erreurs ?

Il s'agira pour nous de tisser des liens temporels, personnels et libres entre ma musique et la série de clichés. Par la musique, nous cherchons à introduire des lignes de ruptures, de cassures en suggérant une forme de narration parallèle à la lecture par trop directe de cette série photographique. La musique créera les conditions pour que chaque spectateur / auditeur puisse développer l'équation unique et personnelle qui parviendra à ses yeux et oreilles en se déplaçant à son propre rythme dans l'espace d'un baraquement, au gré des images qu'il verra et des sons qu'il percevra. L'idée est de recréer un demi-baraquement à l'échelle 1/1 (15m X 5m, H.3m) et de faire participer les spectateurs au spectacle, les gens deviennent acteurs du projet, pas de chaises. Nous utiliserions l'espace habituellement réservé aux spectateurs.

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LE PROJET

- RECREER UN FOND DE SCENE : une photo d'un des baraquement du camp (perspective frontale) projetée à plat sur une toile ou alors sur un volume correspondant à la perspective de la photo qui y sera projetée.
- LE MUSICIEN : au centre de la scène joue devant la photo qui sert de fond de scène, il donne donc l'impression de jouer dans l'enceinte du baraquement.
- CREER LA VOLUMETRIE DU BARAQUEMENT : fixer les photos à des filins, elles suivent les lignes de fuite données par la perspective de la photo servant de fond de scène. Faut-il recréer le volume par une structure légère peinte dans une peinture phosphorescente (comment la fixer au sol...) ou par des faisceaux lumineux concentrés?
- LES SPECTATEURS : déambulent entre les éléments du décor au gré de ce qu'ils voient et entendent.
- AMBIANCE GENERALE TRES SOMBRE : de la lumière sur le musicien et les photos comme des points de repère dans le noir.
- BÂTIR UN ESPACE SONORE : fait de field recordings, de textures plus ou moins granuleuses, organiques, de sons éthérés, oniriques, de voix, le tout diffusé par autant de sources sonores, précisément disposées afin de créer cette idée de spatialisation recherchée. L'ensemble des séquences sonores s'organiserait selon un rythme proche de l'aléatoire, avec beaucoup de parcimonie et de silence.
- QUELQUES POINTS DE DIFFUSION SONORE : habilement placés et en lien avec les photos pour créer un univers sonore propre à chaque endroit du baraquement.

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